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statut de conservation des oiseaux nicheurs

A cette période de l’année, nous pouvons constater que les oiseaux peuplant actuellement nos contrées sont en pleine effervescence. Certaines espèces s’affairent à nourrir leurs petits et d’autres à construire leurs nids. Cette semaine nous nous penchons donc sur les statuts de conservation des oiseaux nicheurs des Hauts-de-France.

Les oiseaux nicheurs sont les espèces qui se reproduisent dans les Hauts-de-France. Ils sont à distinguer des « oiseaux de passage », c’est-à-dire en migration, et des « oiseaux hivernants », qui se reproduisent sur un autre territoire. L’ensemble des oiseaux compose l’avifaune.

En l’état actuel des connaissances, une seule espèce, la Pie-grièche grise (Lanius excubitor), a disparu des Hauts-de-France au cours de la décennie passée. Les Hauts-de-France comptent 60 espèces menacées, ce qui correspond à un peu plus d’un tiers des espèces considérées comme nicheuses régulières et autochtones dans la région (175), dont neuf espèces peuvent être considérées en danger critique d’extinction à court terme.

Ces chiffres résultent de la compilation des résultats des Listes rouges réalisées à l’échelle des deux anciennes régions (Picardie et Nord - Pas-de-Calais). Pour le moment, aucune Liste rouge des oiseaux des Hauts-de-France n’a été publiée mais une démarche coordonnée par la DREAL Hauts-de-France est en cours.

Beaucoup d’espèces menacées sont typiques des habitats humides ou aquatiques. De manière générale, les zones humides ont vu leur surface et leur qualité diminuer de manière importante au cours du demi-siècle passé. Ces régressions quantitatives et qualitatives ont eu des impacts significatifs sur les populations d’oiseaux aquatiques, en particulier les plus spécialisés comme le Butor étoilé (Botaurus stellaris).

Les milieux agricoles sont très diversifiés dans la région. Ils passent par exemple par le bocage (Boulonnais, Avesnois, Thiérache) ou l’openfield (largement dominant dans l’Artois et le Santerre notamment) et apportent chacun leur lot d’espèces caractéristiques. L’évolution de certaines pratiques agricoles conduisent à la perte d’habitat ou à la diminution des ressources alimentaires pour les espèces qui y sont liées. La Pie-grièche grise est sans doute l’espèce qui a le plus souffert des pratiques agricoles. Vivant dans les prairies humides bocagères, ses effectifs se sont effondrés au cours des années 2000, jusqu’à une complète disparition des Hauts-de-France en 2014 (l’Avesnois, la moyenne vallée de l’Oise et la Thiérache étaient les trois derniers bastions régionaux de l’espèce).

Dans une moindre mesure, une partie des espèces menacées est liée aux milieux forestiers. Ceci est essentiellement lié au fait que les massifs forestiers occupent une faible superficie à l’échelle régionale : un peu plus de 16 %. L’augmentation de la surface en boisements ainsi qu’une meilleure gestion écologique sont des enjeux importants pour ces espèces. Mais ces mesures ne seront efficaces que si les exigences écologiques des espèces concernées sont respectées.

Face à la disparition de leur milieux naturels de prédilection, certaines espèces se tournent vers des milieux de substitution. Ainsi la régression des roselières a entraîné une raréfaction du Busard des roseaux qui se retrouve plus régulièrement dans les champs. Ces substitutions d’habitats sont favorisées par des physionomies similaires entre milieux comme les miscanthus et les roselières. De la même manière, le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) et la Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica) se retrouvent aussi parfois dans les champs de colza plutôt que dans les roselières.

Pour en savoir plus sur l'état de santé de la biodiversité de notre région, notre ouvrage sur le sujet est en consultation libre à cette adresse : https://www.observatoire-biodiversite-hdf.fr/publications/etat-des-lieux-de-la-biodiversite-des-hauts-de-france-en-2019